Quand la confusion s’installe entre : Intérêt général et Bien commun !

Aquarium

Quand la confusion s’installe entre : Intérêt général et Bien commun !

Publié le 23 avril 2019

L’Intérêt général est d’origine économique (philosophie libérale). Pour cette problématique, ce sont les hommes qui créent la société

« L’Intérêt général est d’origine économique (philosophie libérale). Pour cette problématique, ce sont les hommes qui créent la société ; à des fins utilitaires (économie, sécurité). Chacun, doté de raison (=je pense et je juge par moi-même ce qui est le bien), poursuit son propre bien (=moi seul suis juge de mon intérêt) : c’est le principe de l’individualisme moderne. Certains parleront de démocratie directe ? L’Autorité (l’Etat, tout chef) assure ce que chacun ne peut à lui seul réaliser et régule les conflits d’intérêt, selon le principe de l’intérêt général, c’est-à-dire celui du plus grand nombre. Puisque c’est l’homme qui crée la société, l’autorité vient par exemple, de l’élection. Elle est essentiellement fonctionnelle.

Alors que le Bien commun tire ses origines de la philosophie humaniste (Aristote, Saint Thomas). C’est l’ensemble de ce qui soutient la coexistence et, par conséquent, l’être même des personnes saisies à la fois personnellement et ensemble, socialement.

Alors que l’intérêt général pourrait supporter qu’on sacrifiât quelques-uns (habituellement les plus faibles, les minoritaires, « les misérables ». Ce qui est actuellement le cas, aujourd’hui encore plus qu’hier), le bien commun se définit comme l’ensemble des conditions sociales permettant à toute personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement, son plein développement, sa pleine humanisation.

Pour les tenants de cette approche, l’homme est un être social dans son écosystème et par nature: sa dimension sociale ne se surajoute pas après coup ; la société n’est pas une création de l’homme. De ce fait l’autorité est ontologique, et non pas seulement fonctionnelle.

Le bien commun comprend non seulement des domaines matériels (nourriture, eau, environnement) mais aussi le travail et le logement, et des domaines immatériels comme l’éducation, la culture, la religion. Il concerne toute l’humanité, présente et à venir, et pas seulement les miens ou ceux de mon pays.

C’est pourquoi à la question « Pensez-vous que les Hommes politiques soient à la hauteur des défis que vous démontrez ? ». je réponds régulièrement « Et vous, êtes-vous à la hauteur de ce que vous défendez ? Non pas individuellement mais collectivement, localement et dans une pluralité d’individus favorisant le débat. ».

Car à travers mes propres expériences et observations, je suis convaincu que c’est par le travail de terrain, de co-contruction que l’on peut amener les élus à changer le monde et non l’inverse. Les élus sont nos porte-voix. Ils ont un devoir de protection et de bienveillance vis à vis de leurs concitoyens. Si, l’on n’est pas auteurs et acteurs de propositions, d’actions, rien n’est plus pertinent pour eux que de s’installer dans une posture régalienne, avec une évidente bonne foi. Une réflexion à poursuivre… »

Luc Pasquier
(A partir des travaux de G. Le Bouedec)
Missile, mars2019